SOUTIEN AUX FILIÈRES LÉGUMINEUSES AU BÉNIN : Le FISELAE pour un nouvel élan face aux défis climatiques
Le projet d’Appui aux Filières et Semences de Légumineuses pour la Transition Agroécologique (Fiselae), est effectif depuis le 27 septembre 2024. Porté par le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) au Bénin, il est financé par le ministère français de l’Agriculture.
Il vise à renforcer les capacités des agriculteurs béninois en matière de semences et à promouvoir des pratiques agroécologiques innovantes.
Le Fiselae se concentre sur le développement des filières semencières de légumineuses, des cultures essentielles à la restauration des sols et à la durabilité des pratiques agricoles, conformément à ses objectifs.
Lalaina Ranaivoson, chercheur au Cirad et coordonnateur du projet, explique : « Que ce soit une légumineuse à grain comme le niébé, le soja, ou encore des légumineuses de couverture ou fourragères, qui sont encore peu connues et peu intégrées dans les systèmes de culture des producteurs, le Fiselae ambitionne de développer leur adoption pour diversifier et renforcer la résilience des cultures. »
En plus de la promotion des semences de légumineuses, le projet intègre la mécanisation agricole, un autre pilier essentiel pour soutenir cette transition.
Privat Coffi Ahimihouè, directeur exécutif de l’Union nationale des coopératives de producteurs de soja au Bénin, souligne l’importance de la rotation des cultures. «Le même producteur pratique plusieurs spéculations à la fois. Dans un système de rotation, après avoir cultivé le coton, il utilise la même parcelle pour planter du maïs, puis, la campagne suivante, il y introduit une légumineuse pour redonner de la force à la terre», explique-t-il pour justifier l’importance du projet pour les producteurs en général et de façon particulière pour les sojaculteurs.
Face aux effets croissants du changement climatique, les producteurs béninois font face à des contraintes de plus en plus sévères.
Autrefois, la jachère était couramment utilisée pour restaurer la fertilité des sols, mais elle est devenue presque impossible aujourd’hui en raison de la pression foncière. Marie Aguewe, productrice et présidente de l’Association des femmes agricultrices du Bénin, explique : « De nos jours, nous sommes affectés par les effets néfastes du changement climatique qui perturbent nos productions.Tout ce que nous pouvons faire, c’est utiliser intelligemment des éléments nutritifs sur les petites parcelles que nous exploitons». A travers ses objectifs, le Fiselae ouvre de nouvelles perspectives pour les agriculteurs béninois, notamment ceux engagés dans la culture des légumineuses. Grâce à cette initiative, ils peuvent espérer une meilleure productivité et une gestion plus durable de leurs terres, tout en contribuant à la transition agroécologique nationale. En effet, ce projet vise à améliorer les systèmes de culture à travers l’intégration des légumineuses, afin de rendre l’agriculture plus durable et résiliente face aux défis climatiques.
Nadjahatou BAGUIRI