INNOVATIONS ET SOUTIEN MATÉRIEL A SÈMÈ-PODJI: Le projet d’appui aux infrastructures agricoles transforme la vie des producteurs
Dans la commune de Sèmè-Podji, au sud-est du Bénin, un projet ambitieux transforme la vie des agriculteurs locaux. Le Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo) a permis à des producteurs comme Justine Gantekpin et Jean Loupeda de moderniser leurs exploitations et d’améliorer leur rendement. Grâce à des infrastructures adaptées et un soutien matériel, ces agriculteurs témoignent d’une réelle évolution de leur activité, tant sur le plan économique que social. Découvrez comment cette initiative contribue à dynamiser le secteur agricole et à améliorer le quotidien des producteurs.
Ulrich DADO TOSSOU
À Djeffa, le soleil se lève sur une nouvelle ère pour l’agriculture, où des agriculteurs prennent le contrôle de leur destin grâce à des innovations et un soutien décisif. Aux premières lueurs du jour, Justine Gantekpin, une agricultrice âgée de cinquante ans, observe fièrement sa ferme maraîchère. Selon le rapport de la Banque africaine de développement du 7 octobre 2024, il y a quelques années, elle cultivait une petite surface, mais aujourd’hui, elle exploite deux hectares de terre où poussent des tomates, des aubergines et de la salade, arrosées régulièrement grâce à un forage construit à proximité et à l’installation de tuyaux de qualité.
« Ce projet a été très bien pensé et mis en œuvre. J’en suis fière ! Il a mis à notre disposition les moyens matériels adéquats pour réaliser une agriculture moderne. Aujourd’hui, nos activités ont prospéré », s’enthousiasme-t-elle.
À quelques pas de là, Jean Loupeda partage également son expérience positive. « Avant, j’avais un sérieux problème de main-d’œuvre. Pour arroser un hectare, il fallait employer au moins six ouvriers pendant six heures. Grâce au matériel déployé par le projet, je n’ai besoin que de deux ouvriers seulement. Cela me fait gagner du temps, de l’énergie et de l’argent », confie-t-il.
Jean ajoute que le soutien du projet a également été crucial pour l’acquisition d’intrants agricoles. « Au moment où nous avions du mal à acheter des intrants, le projet nous a apporté un appui salutaire. Nous travaillons maintenant avec beaucoup plus de facilité. Tout cela nous a permis de stimuler notre production tout en faisant des économies. »
Justine et Jean, comme d’autres agriculteurs de la région, bénéficient du Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la vallée de l’Ouémé (Paia-Vo). Lancé en 2014 et financé à hauteur de 63,63 millions d’euros par le Fonds africain de développement, ce projet a touché 14 communes dans les départements de l’Ouémé, du Zou et de l’Atlantique, le long du Golfe de Guinée, selon le même rapport.
En favorisant la promotion de trois filières porteuses telles que le riz, le maïs et le maraîchage, le projet a permis de réaliser des aménagements hydro-agricoles pour sécuriser les productions et de construire des infrastructures de stockage et de commercialisation pour assurer une meilleure prise en compte des chaînes de valeur.
Les résultats parlent d’eux-mêmes. Au terme du projet, prévu pour décembre 2023, la production agricole vivrière (riz, maïs) a augmenté de 70 100 tonnes avant le projet à 90 300 tonnes durant les campagnes 2021-2022 et 2022-2023. Le revenu annuel moyen des producteurs rizicoles a considérablement progressé, passant d’environ 108 euros à 358 euros, dépassant l’objectif initial de 220 euros.
« Le projet nous a permis de développer notre productivité, témoigne Enock Koumagnon, agriculteur à Sèmè-Podji. Nous avons pu scolariser nos enfants et les inscrire dans de grandes universités. Moi qui suis un paysan, j’ai pu envoyer mes enfants à l’université… C’est vous dire si ce projet nous a fait du bien ! Nous pouvons dire que le projet est notre bienfaiteur. »
L’histoire de Justine, Jean et Enock illustre l’impact significatif que des initiatives comme le Paia-Vo peuvent avoir sur la vie des agriculteurs, en transformant non seulement leurs méthodes de production, mais également leur qualité de vie. En mettant à disposition des ressources et des infrastructures adaptées, le projet contribue à une agriculture moderne et durable, essentielle pour le développement économique de la région.